Belles lignes (10) / Karl Marx - Misère de la Philosophie

Publié le par Fab

Comme d'autres avant lui, l'Histoire a montré ce qu'une idée qui devient idéologie peut engendrer comme monstruosités.

Le vieux barbu reste cependant à mes yeux un grand penseur et l'un des meilleurs analystes de notre système.

Peut être a-t-il péché par excès d'optimisme en prédisant une "big one" (de crise) qui finirait par tout balayer dans une ultime secousse.
Erreur de jugement sans doute, la plasticité du capitalisme est stupéfiante.

Encore que, ces derniers mois...


Bref.


Marx est passé de mode ces derniers temps, c'est vrai que tout valoriser à l'aune du travail, c'est un peu limitatif, et puis lire  "Das Kapital" faut vouloir.

Ce qui suit n'en est pas extrait d'ailleurs.

C'est en surfant sur le net que je suis tombé sur cet ouvrage mineur, je me faisiait un trip sur le thème "Crise de la valeur et des valeurs".

Ces 3-4 lignes m'ont marqué par leur clair voyance à l'heure où les multinationales déposent des brevets sur le vivant et où au final tout est négociable.

Qu'on en juge :

Vint enfin un temps où tout ce que les hommes avaient regardé comme inaliénable devint objet d'échange, de trafic et pouvait s'aliéner.

C'est le temps où les choses mêmes qui jusqu'alors étaient communiquées, mais jamais échangées ; données mais jamais vendues ; acquises, mais jamais achetées - vertu, amour, opinion, science, conscience, etc., - où tout enfin passa dans le commerce.

C'est le temps de la corruption générale, de la vénalité universelle, ou, pour parler en termes d'économie politique, le temps où toute chose, morale ou physique, étant devenue valeur vénale, est portée au marché pour être appréciée à sa plus juste valeur.


In "Misère de la Philosophie" (1847)


Bande son  : Mozart - Symphonie n° 35 K 385 - 1er mouvement 

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