Qui paie ses dettes... / Dis maman, c'est loin la sortie de crise ?
Un peu partout, enfin dans les médias pravda, on nous parle de "sortie de crise", quand cela n'est pas carrément de reprise. Interdit de rire (jaune).Et tout le monde, telle soeur Anne, de guetter le retour de la croissance et du retour à la consommation moteur d'icelle.
La consommation...
Je me me souviens de mes cours d'éco, avec de vrais morceaux d'école néo-classique dedans , où il était dit que la croissance était un mix de consommation, OK, mais aussi de dépenses publiques et d'investissements.
Si, si, je vous jure, on était dans les années... 1945, 1990.
Vous commencez à comprendre pourquoi on ne vous parle plus que de la consommation, ben oui, les deux autres "moteurs" sont éteints depuis un sacré bail, largués dans l'espace, même.
Bon, OK, l'Etat n'a plus une thune à dépenser autre que pour assurer les agios de sa dette et le seul investissement que font les grosses boîtes est le rachat de leurs propres actions pour maintenir leur cours de bourse.
Vérifiez par vous mêmes,pas le temps de trouver des références récentes.
( ) en passant, le "Grand emprunt" de 35 gigaboules, vous savez ce que cela représente ?
A peine une demi- semaine d'activité de l'Agence France Trésor rattachée à Bercy et qui a pour charge de placer la, notre dette nationale.
Foutage de g... vous dites ?
Fin de ()
Donc nos ânes zélites nous bercent avec la sortie de crise.
Admettons le postulat, mais alors avec quel argent ?
Le graphique ci-dessous, vous indique la seule sortie probable : celle du désendettement.
Pour ceux qui taquinaient durant leurs humanités Platon ou Fermat plutôt que Keynes, l'endettement privé c'est ménages + entreprises non financières.
Vous, la boulangerie du coin et EADS ou Total pour faire simple.
Regardez bien la courbe de l'Euroland, la grise, quelques enseignements immédiats :
- la mondialisation a laminé le pouvoir d'achat des particuliers qui ont maintenu leur train de vie (le fameux effet de cliquet) en tirant comme des fous avec le crédit revolver, au passage regardez le décollage après le passage à l'euro (meuh non, le sprix n'ont pas augmenté).
- la bulle immobilière a fait exploser en parallèle les encours de crédit immobiliers.Quand j'ai commencé à sévir dans la banque, on refusait par principe les dossiers de plus de 15 ans (j'vous jure !).
- accessoirement les boîtes cotées ont massivement emprunté pour, outre racheter leurs actions, distribuer des dividendes sur des bénéfices virtuels (le taux de distribution a été de 106 % des résultats en 2007, du jamais vu).
- vous, moi, nous tous, allons laisser la carte bancaire un certain temps au congélateur.
Vécu, hier dimanche après-midi, shopping à Belle Epine, la plus grande galerie marchande d'Europe, à peine plus de monde qu'en semaine.
L'hiver mon cher Kondratiev, bientôt l'hiver...
Source : Publications Natixis - Flash économie du 15/12/2009.
Natixis ? Une officine trostsko-maoïste dirigée par Besancenot comme chacun le sait...
Lien direct : http://cib.natixis.com/activities/research/economic/publications.aspx
Bande son : Gioachino Rossini - Le barbier de Séville - Ouverture
et pour les amateurs la version déjantée avec Bugs Bunny.